Shouting at Nuance

pinkcourtesyphone is the pseudonym for the los angeles based minimalist richard chartier. under this moniker, chartier indulges in an emotional torpor through his hauntological compositions for forgotten dreams with an opiated grandeur and subtle application of certain nostalgic camp. 

shouting at nuance was originally published as part of the instantly out of print on corrosion – a 10 cassette anthology from 2019 that was housed in a handcrafted wooden box and featuring full albums from kleistwahr, neutral, pinkcourtesyphone, alice kemp, she spread sorrow, g*park, relay for death, francisco meirino, fossil aerosol mining project, and himukalt. the collection also stood as the 50th release for the helen scarsdale agency, an imprint founded in 2003 and dedicated to post-industrial research, recombinant noise, surrealist demolition, existential vacancy and then some. 

here, chartier glances back to some of his earliest obsessions on tapes, mixed or otherwise, bolstering the vinyl edition with complementary material from something you are or something you do, a cassette originally published by the tapeworm, 2017). his search for ghosts on tape sifts through the warbles, clunks, notes, and beats moistened an smudged through a mid-to-late century antiquity that also pilfers from a variety of moldering vhs tapes and miserable cassingles. at the same time, chartier revisits self-purloined pinkcourtesyphone tidbits morsels extracted and re-pulled like a melted sickly sweet taffy into something de-composed and fresh. with allusions to decay as an unrecognizable reconstruction of past works, his ghostly ambience becomes a dub of itself, echoing back a dispersion of drift and drone into a feedback loop of disintegrated memory. 

A.   Problematic Interior 3 (unaccessorized) (18:26)
B.    But It Felt / In Other Dreams (14:12)

C.    Alternatory (alternation) (20:00)
D.    She Who Controls (15:00)

Mastered by James Plotkin

Reviews

Richard Chartier looks back to go forward on his latest Pinkcourtesyphone missive, decaying his earliest tape-recorded works into sludgy, industrial, dubbed-out ambience that’s as sensual as it is emotionally resonant. RIYL Jake Muir, William Basinski, Pendant, exael, Space Afrika, or Lee Gamble’s “Diversions”.

Pivoting dramatically from Spring’s muzak-inspired “All Intensive Purposes”, Chartier turns the camera on himself on “Shouting At Nuance”, applying his patented processes to a slew of archival material. It’s a smart way to musically consider memory itself – Chartier has been producing music for decades and has used his initially-anonymous Pinkcourtesyphone project to explore his more velveteen inclinations, dissecting old showtunes, cabaret and grandiose orchestrals. A far cry from his most austere minimal works, Pinkcourtesyphone is Chartier’s place to vividly celebrate and dissect queerness and its historical cultural coding with all the giddy fabulousness that might entail. And while “Shouting At Nuance” is different from its predecessors – darker, more unsettling and far dubbier –  Chartier’s focus is still the same. It’s also his most outstanding full-length in a minute.

By unearthing decaying archival material and reconstructing it into new forms, Chartier creates a scrying mirror, connecting the past to the future. It’s particularly resonant on opening epic ‘Problematic Interior 3’ that slowly dissolves from murky ambience into aerated rhythmic dub before it draws to a satisfying close. Chartier is careful never to let his rhythms become too literal: it’s a clatter that may as well be a washing machine in the distance, but one that roots us in a mental flux between real-life and recorded symbolism. On ‘Alternatory’ the album’s dubby roots are put even further into focus as Chartier lurches from distorted darkcore subs into blustery comb-filtered techno vapors. It’s not as literal as Lee Gamble’s iconic “‘Diversions 1994-1996” but the end result is similar, Chartier just magpied his own library rather than a set of tape boxes.
boomkat.com

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Shouting At Nuance isn’t technically a new record, but given that it first emerged as a blink-and-you’ll-miss-it cassette release back in 2019 we’ve decided to give the nod to this latest, more widely available pressing. Also, we just want to show a bit of love to this thing, which is one of the most intriguing pieces of droning hauntology we’ve heard in some time. The tracks here spool out ominously, their synths unfurling with humming intensity and purling hiss. Strange, beguiling stuff.
normanrecords.com

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Richard Chartier si volta a guadare il passato. La nostalgia confonde i ricordi e li rende indefiniti. A tal punto da confonderli con sogni dimenticati. Shouting at Nuance potrebbe essere la colonna sonora di un film di David Lynch, nelle scene dove il tempo si ferma e le sensazioni perdono il contatto con la realtà. Sulla prima delle quattro lunghe tracce del nuovo doppio LP del musicista americano il suono si disintegra girando in un loop senza fine (Problematic Interior 3). Il drone della seguente ‘But It Felt / In Other Dreams lentamente cresce fino a diventare una cattedrale di suono che infine si dissolve come cenere al vento. DEEP LISTENINGS.
Rockerilla, Italy

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Des mauvaises langues pourront questionner l’apparition régulière de Pinkcourtesyphone dans ces lignes. Entre chroniques et « tops » constants, l’alias de Richard Chartier pourrait doucement laisser un goût de déjà-entendu, je le comprends. Mais que celui que j’ai ouï dire « groupie » au fond aille au coin. Même si je peux admettre ce point, rares sont les artistes offrant une qualité aussi stratosphérique dans sa discographie ; encore plus sont ceux le prouvant dans le genre du dark ambient et de ses rejetons, expression à peine moins éculée des musiques anxiogènes que la techno pouet-pouet l’est aux pistes de danse contaminées par des gens qui croient s’y connaître en citant EX de Plastikman et Daft Punk ère post-Homework. Et s’il manquait une raison de parler de Shouting at Nuance, il paraît sur la toute aussi discrète que qualitative maison Helen Scarsdale Agency, havre de paix rouillé de Jim Haynes. En route pour une expédition de l’autre côté d’un miroir sans tain.

La première écoute ne nous perd pas. Nous sommes transportés dans ces espaces non-euclidiens si propres à Pinkcourtesyphone, tangents à la réalité, dont les frontières poreuses attirent des sons oubliés par la raison d’être. Prismes de vies passées se contorsionnant sans but dans des sphères de mercure, les isolant de la légèreté de leurs congénères de l’autre côté de la glace. Une fascination presque morbide de leur observation à travers le médium sonore, en stagnation dans une forme d’agonie éternelle qui leur donne depuis toujours leur beauté tragique. Ils évoluent ensemble, mais semblent ignorer tout autant leur propre existence que celle de leurs partenaires d’infortune. Nous n’en sommes pas encore convaincus, mais l’atmosphère globale a comme une odeur de renfermé et d’humidité, combinée à du métal rongé par les éléments. Inattendu et inhabituel, peut-être que notre cerveau nous joue des tours et que la patte Pinkcourtesyphone dont on se souvient va se manifester dans un angle mort.

Puis assez rapidement, l’ambiance semble s’épurer et s’alourdir ; la densité dans la retenue. Un voile oxydé recouvre les quatre compositions kilométriques, et tous les extraits d’existences perdus dans la vision unique de Richard Chartier, habituellement ravis d’être retrouvés pour briller une dernière fois, semblent ici se complaire dans la perte et l’oubli. Une présence dans la retraite, une transcendance par l’absence. Et donc, Shouting at Nuance se transforme en une investigation de cette non-raison d’être paradoxale, brillant de fait encore plus que d’habitude dans l’œuvre du musicien. Les reflets romantiques généralement entendus sont désormais stochastiques et clairsemés, remplacés ou peut-être juste cachés par des murailles de drones corrodés dans la pure direction artistique du label. Ils sont supplantés au premier plan par des structures rythmiques visiblement accidentelles, aux relents industriels ne manquant pas de provoquer un léger malaise tout en restant dangereusement attirants. Pulsations mécaniques et ronflements électriques, turbines cadencées et mélodies désagrégées. L’inclinaison encore plus sombre que d’habitude prend aux tripes durant les quasiment 80 minutes de musique relative, titillant avec le même brio nos cordes les plus sensibles mais aussi, pour une fois, les plus obscures. Et comme pour amorcer un retour de notre côté de la réalité, la fin de She Who Controls sonne comme un réveil en sursaut d’un cauchemar lucide, ramenés à la vie par la voix espagnole rassurante de notre moitié et un jingle radiophonique sonnant le début de la journée.

J’espère presque que cette itération de Pinkcourtesyphone restera unique, non pas car elle me dérange, mais précisément tout le contraire. Je préférerais que Shouting at Nuance soit un tir singulier pour qu’il reste exceptionnel dans une discographie qui l’est de toutes façons déjà depuis longtemps. Vivement conseillé donc, et on le confirmera dans les habituels bilans de fin d’année qui se rapprochent à grands pas.

Un double vinyle est disponible sur le Bandcamp de l’agence, de toute beauté. Et sinon, comme d’habitude, du digital pour apprécier les pièces complètes en qualité maximale.
tartinedecontrebasse.com